La maison du garde
Par le Père Robert De Coster



A l'entrée du domaine se trouve la" maison du garde". Elle a aussi sa petite histoire. Elle fut construite en premier lieu, en 1928, afin que son occupant puisse surveiller les allées et venues, avant l'achèvement des grands bâtiments. Les premiers plans, non réalisés, proposaient, outre la maison, une annexe indépendante, non réalisée : un garage avec une chambre au-dessus.
Vous aurez lu, dans "Anecdotes", l'histoire de Martha, du Roi Léopold et de la Princesse Liliane. Mais la jolie maison ne fut pas toujours occupée. Dans mes souvenirs, en 1936, j'y logeais avec des compagnons. La Diglette était dirigée depuis Bruxelles, pour les réservations, travaux , paiements, par le collège Saint-Michel , son propriétaire. Il fallait, sur place, quelqu'un pour "recevoir les groupes, mettre en route le chauffage, faire, après leur départ, un inventaire et envoyer un rapport au P.Ministre".
Voici quelques noms de locataires que nous avons retrouvés : Martha, dont nous ignorons les dates et la durée de location. Jean-Paul Maka, photographe, en avril 1974,avec un loyer de 40.000 francs par an, pour un contrat de neuf ans , résiliable tous les trois ans, moyennant un préavis de six mois. Il avait aussi la jouissance d'un des garages et d'une petite cave pour y installer un laboratoire photographique. Il ne resta que deux ans. Léon et madame Chenon , à partir de juin 1976 , aux mêmes conditions. Willy et madame Vandenbussche, à partir de janvier 1978, toujours aux mêmes conditions, avec une rétribution de 100 fr par prestation. On ignore la durée de cette location. Nous n'avons pas trouvé d'autres contrats antérieurs à 1985, année, où il fut décidé de rénover complètement la maison, afin d'en rendre le séjour plus agréable, transformant notamment les deux petites places du rez-de-chaussée en un grand living. Avec l'adjonction d'un garage en tôle.
Comme il n'était pas encore question de trouver un jésuite "permanent" pour le home, le père Jean Bouvy, recteur du collège Saint-Michel, demanda, en l985, au curé de Nassogne de bien vouloir faire un appel, en chaire, afin de trouver une famille dévouée qui accepterait, moyennant un loyer très modéré , de recevoir les groupes , de veiller à la propreté du home et à l'entretien du domaine. Le montant de chaque prestation était monté à 300 fr. La famille José et Lucie David-Deleu , se présenta et s'acquitta de cette tâche avec beaucoup de soin jusqu'en 1994, tout en veillant à l'éducation de leurs deux enfants, Michaël et Ludivine. Toutefois, les réservations se faisant encore toujours à Bruxelles, madame David, ne recevant ni budget, ni vraie directive, se trouva maintes fois en difficulté. A l'arrivée d'un permanent, en décembre 1988, sa tâche fut moins indispensable et, ayant l'opportunité d'acquérir une maison à Nassogne, elle présenta, en 1994, un remplaçant( le contrat de location prévoyant un préavis de départ de trois mois), Philippe Duvetter, dessinateur, avec ses trois enfants, Ludovic, Mathieu et Mélanie . Ce dernier présenta, à son tour, en janvier 1998, pour le remplacer, Henri Dambly, architecte de la province de Luxembourg et un des initiateurs du domaine provincial, où il dirigea notamment la reconstruction-restauration de la petite chapelle et de la petite école. Il plaça aussi les premières ruches d' abeilles. Il décéda inopinément, le 31 juillet 2003.
Sa fille Anne et son époux Florent Blaise, diplômé en restauration, apiculteur comme son beau-père, reprirent la maison, dès août 2003, peu après la naissance de leur petite Zoé. Celle-ci fut baptisée , dans la chapelle de son grand-père, par le père Robert De Coster, alors encore en charge du domaine. Sa petite soeur Camille , née le ler octobre 2009, a été baptisée dans la même chapelle par le père Michel Gilson , le nouveau responsable de la Diglette.

La Diglette , février 2013