Le père Derbaix





Le père Derbaix était un très grand amoureux de la nature, et, surtout, de la forêt. Je le vois encore, marchant d'un pas lent, avec sa grande cape et sa besace. Il aimait se promener en solitaire et, rencontrer ainsi les animaux sauvages. Lorsqu'il se promenait en compagnie des diglous, il supportait mal qu'on le dépasse : une bande de gamins bruyants n'aidait pas pour l'observation de la faune. Il était connu, et apprécié, des gardes de la région.
Il se comportait avec les élèves comme un grand-père, plein d'expérience et de sagesse. Vers la fin des années 50, on trouvait encore beaucoup de munitions de guerre , auxquelles on ne pouvait pas toucher, sauf aux balles qu'on lui rapportait. Il les vidait alors prudemment de leur poudre, qu'il enflammait ensuite en guise de démonstration.

Archives du Kadoc - Fond ABML

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Avant que l'électricité ne soit installée, on arrêtait le groupe électrogène dès le coucher des élèves. Les chefs et les pères se réunissaient alors dans la cuisine pour faire le bilan de la journée et pour préparer la journée du lendemain. On allumait des bougies et on attendait l'arrivée du Père Derbaix, qui possédait une lampe à kérozène, à pression, d'une luminosité éblouissante. On voyait ainsi la lumière descendre majestueusement dans la cage d'escalier.


A la fin des séjours, un "prix" était attribué à chaque participant. Il recevait régulièrement le prix du "vieux sanglier" ou du "grand vieux dix-cors", ce qui lui plaisait beaucoup.

Certains se souviendront toujours de ce feu de camp dans la nuit, lors d'une de ses dernières Diglette (ou de la dernière ?) où il entonna d'une voix solennelle le chant de "La mort du cerf".