Le père De Beys




Je n'ai pas beaucoup connu le père De Beys, n'ayant pas été élève au collège. Mais j'ai eu une fois l'occasion de le rencontrer lors de la Diglette. En général, il participait au deuxième séjour (13 au 26 août) tandis que je participais au premier (1 au 13 août). Mais le moins que je puisse dire, c'est que j'en ai entendu beaucoup parler.


Le globe-trotter

Le père De Beys était un infatigable marcheur. Lors d'un séjour (fin des années 50?), une journée de plusieurs marches avait été organisée. Il y avait une petite marche, une moyenne (aller-retour à Saint-hubert, soit 16 kms) et la grande marche pour les plus costauds : Saint-Hubert, puis retour en passant par la Converserie, soit un total de 30 kms. Ils n'étaient pas très nombreux, les courageux, mais le Père De Beys se joignit à eux. Ils partirent fièrement, sous les regards admiratifs, et un peu inquiets des élèves. Certains se demandaient presque comment on allait ramener le téméraire père.

A la fin de la journée, il commençait à faire sombre, et on attendait avec impatience l'arrivée des marcheurs. Et tout-à-coup, le premier arrivant a franchi le seuil de la propriété, d'un pas nerveux et rapide, un bâton à la main, comme un pélerin : c'était, bien entendu le père De Beys. Il avait laissé tous les autres derrière lui !


Le clair de lune du Père Debeys

Le père Debeys était féru d'astronomie et de météorologie. Un soir que la pleine lune était proche et que les prévisions météo étaient favorables, il nous avait proposé une marche "de nuit" pour observer notre satellite, dans toute sa splendeur, au dessus de la forêt. La marche silencieuse dans la nature est toujours extrêmement agréable, bien que parfois impressionnante. Las, a peine étions nous arrivés au pont Mauricy, les nuages se mirent de la partie et empêchèrent toute observation. Lors du retour, le père, un peu vexé, marmonnait entre ses dents des reproches envers les météorologues. On l'entendit ainsi dire : "Ce n'est pas possible..., ce n'est pas possible... la lune est pourtant au dessus des nuages... si...si...".
L'observation était ratée, on a encore beaucoup parlé de cette histoire, mais quelle belle balade !

Archives du Kadoc - Fond ABML



Archives du Kadoc - Fond ABML
Une dérivation sur la Masblette

Quelque part, le long de la Masblette, entre le pont Mauricy et les cascades de la Bilaude, en aval du confluent avec le ri du Pied-de-Boeuf descendant de la Flache, existait (et existe toujours) une dérivation naturelle de la Masblette, empruntée de temps en temps par la rivière lors des crues. Les diglous, avec la participation passionnée du père De Beys, entreprirent de rétablir le passage de la Masblette dans cette dérivation. Un barrage, de pierres et de mousses, fut ainsi construit dans le lit principal de la rivière. Au grand dam des gardes forestiers qui durent par après le supprimer car l'eau érodait dangereusement le chemin du Fond des Grippes.
Mais la dérivation est toujours là, et est toujours empruntée par les flots lors des crues.
On a appelé cette dérivation : la Pipette ! Allez savoir pourquoi ?